Selon la note de fin d’année de l’Inspection générale (IGESR), qui synthétise les observations conduites dans les académies par ses correspondants territoriaux au cours de l’année, le programme de deux heures de sport en plus au collège (2h+) aurait des « intérêts indéniables » mais « se heurte à de multiples freins ».
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Piloté par la Direction des sports sur le budget du ministère des Sports (P 219), inscrit parmi les politiques prioritaires du gouvernement et intégré à l’héritage des Jeux, il consiste en une offre gratuite d’activités physiques et ludo-sportives dans le temps périscolaire, sur une ou plusieurs périodes de 6 à 8 semaines, au bénéfice des collégiens, notamment ceux éloignés d’une pratique sportive régulière. Développé sous la forme d’une expérimentation au cours de l’année scolaire 2022-23, le dispositif a été déployé dans 712 collèges à la rentrée scolaire 2023 (10 % des établissements).
Le rapprochement des deux environnements administratifs de Jeunesse & sports et des autres services académiques, un effet positif
Pour les rapporteurs, le premier effet du dispositif est sans doute dans le « rapprochement des deux environnements administratifs de Jeunesse & sports et des autres services académiques, notamment au plan départemental », alors que la réintégration des SDEJS/DRAJES dans les services académiques est effective depuis le 1/01/2021. Il a abouti à une clarification des rôles, et une reconnaissance du rôle de tous les acteurs (SDJES, IA-IPR EPS, CPD EPS, Chefs d’établissements) nécessaire à son déploiement.
Une mise en oeuvre particulièrement difficile dans des zones rurales
La mise en oeuvre a été particulièrement difficile dans des zones rurales et les contraintes matérielles (créneaux horaires mobilisables, accès aux équipements sportifs, difficultés de transport, disponibilité d’éducateurs sportifs) ont porté préjudice au développement du programme. Pour les rapporteurs, la « mobilisation insuffisante de l’inspection en matière d’EPS et un blocage inexplicable de la corporation des professeurs d’EPS », a nui à son déploiement, ces derniers considérant majoritairement sa concurrence avec les heures d’enseignement d’EPS ou l’association sportive UNSS, avec l’entrée de clubs sportifs ou l’intervention d’éducateurs sportifs non légitimes.
Le choix des activités proposées a pu être motivé par un travail sur la perception du corps (yoga, fitness), la découverte sportive (escrime, équitation, boxes, etc.) ou handisport (cécifoot, basket fauteuil), généralement non proposées à l’AS, ni dans le cadre de l’EPS. Dans plusieurs académies, le dispositif s’est combiné avec les actions de sport-santé ou le repérage d’élèves décrocheurs en EPS.
En l’absence d’un dispositif d’évaluation rigoureuse, le rapport souligne le sentiment d’un impact positif sur le climat scolaire, l’attention à la reprise des cours après la pause méridienne, l’affirmation de l’intention de reprise d’activités sportives par certains élèves, et aussi des effets positifs sur les partenariats générés au plan local.
Une déperdition importante a été mesurée entre les intentions des établissements et les remontées de mise en œuvre effective (nombre de collèges et d’élèves, volume horaire effectivement déployé, annulation par absence d’élèves volontaires ou abandon au cours des séances…).
Un recentrage sur les seuls collèges de l’éducation prioritaire REP-REP+, dans le cadre du dispositif d’accueil de 8 à 18h
Enfin, les incertitudes pesant sur le devenir du dispositif a conduit, dès l’année scolaire 2023-2024 à une certaine prudence des équipes d’établissements. Son recentrage sur les seuls collèges de l’éducation prioritaire REP-REP+, dans le cadre du dispositif d’accueil de 8 à 18h pourrait en effet être amoindri par les prochains arbitrages budgétaires, d’autant que le ministère des Sports vient d’indiquer que le budget prévu en 2024 pour ce dispositif n’aurait pas été totalement utilisé…
P-P. Bureau pour Décideurs du sport
