Quelle feuille de route pour le nouveau ministre des sports Gil Avérous ? par Patrick Bayeux

Amélie Oudéa Castera avait présenté sa feuille de route à l’INSEP autour du 3 – 5 – 4

  • 3 cibles
  • 4 objectifs pour Paris 2024
  • 5 orientations sur la place du sport

Une feuille de route qui l’accompagnera tout au long de son action au ministère.

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Quelle sera la feuille de route du nouveau ministre des sports ?

Ressembler à sa prédécesseuse déclarait-il lors de la passation de pouvoir. « Ne pas révolutionner les choses parce que je suis conscient, convaincu qu’au ministère des sports beaucoup de choses ont été faites et qu’aujourd’hui il suffit de continuer cette dynamique »

Avec quels moyens d’ailleurs d’ailleurs reconnaissant lui même « une certaine logique » à la baisse des crédits après les Jeux

Les JOP #paris2024 une campagne de communication qui a permis de vendre « la nation sportive » aux Français.

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont été, à l’instar d’une exposition sur une foire internationale, une occasion unique de vendre le concept de nation sportive aux Français. Pendant cet événement planétaire, le sport s’est hissé au rang de priorité nationale, et l’énergie qui a animé le pays a rappelé l’effervescence des foires où l’on présente des idées novatrices, des projets ambitieux et des promesses de renouveau.
Cependant, à la fin de la foire, comme après l’événement olympique, les stands sont démontés. La fête est terminée, et une question essentielle demeure : Que reste-t-il ? Ce questionnement nous renvoie directement au sujet crucial de l’héritage. Il ne s’agit plus de vendre un rêve, mais de concrétiser une vision.

Des Promesses Olympiques aux Fondations Durables

À l’image d’un promoteur immobilier qui vend son programme sur plan lors d’une foire, les Jeux ont permis de présenter la promesse d’une France sportive et engagée. Mais une fois les stands repliés, il reste à construire cette nation sportive, à poser les bases d’un projet durable et à bâtir des fondations solides. On aurait pu imaginer que ces fondations soient posées dès 2017, avec la candidature et l’attribution des Jeux à Paris. Certes, ces bases ont été construites au niveau national et ont permis de réussir l’événement sur le plan national, mais sur le plan territorial, beaucoup reste à faire. Comme l’a dit AOC dans son discours de passation du pouvoir elle a réussi à démêler « le plat de spaghetti de la gouvernance du sport ». Au niveau national oui, mais au niveau territorial, une fois les spaghettis passés par les différentes strates, il reste de la bouillie…

Dès lors dans un contexte de ressources financières limitées, il est importer de prolonger les actions engagées, mais encore plus de réfléchir à de nouvelles pistes pour que l’héritage olympique prenne réellement racine dans les territoires.

Comment « réussir la transition d’une nation de grands sportifs à une grande nation sportive »

il nous semble que les pistes suivantes doivent être explorées et développées, en complément des actions déjà engagées pour « réussir la transition d’une nation de grands sportifs à une grande nation sportive » écrivait Amélie Oudéa Castera dans son bilan publié la veille de son départ du ministère

  1. Relancer la gouvernance sur les territoires
    Il est essentiel de renforcer la gouvernance locale en désignant des chefs de file dans chaque territoire. La création d’un guichet unique qui avait été imaginé dans le rapport sur la nouvelle gouvernance du sport constituerait un beau progrès .
  2. Poursuivre la recherche dans le sport
    Le soutien à la recherche dans le sport doit être maintenu et amplifié. Le programme de recherche sur le Sport de Très Haute Performance et les différentes contributions de la science et de l’innovation sur la pratique sportive ont fait durablement progresser la connaissance pour les JOP #paris2024. Continuer à investir dans la recherche permet non seulement de rester compétitif au plus haut niveau mais aussi d’embarquer toute la filière sport.
  3. Faire évoluer les 30 minutes d’activité vers la littératie physique
    Les 30 minutes d’activité physique quotidienne dans les écoles sont une bonne base, mais il est temps de les faire évoluer vers un concept plus large de littératie physique. Ce terme désigne non seulement la pratique d’activités physiques, mais aussi la compréhension, la motivation et la capacité à participer activement à une large gamme d’activités physiques. En renforçant cette approche dès le plus jeune âge, avec 3 h d’EPS effectives, nous favorisons une culture sportive durable et bénéfique tout au long de la vie.
  4. Construire les plans sportifs locaux prévus par la loi « Sport »
    La loi Sport prévoit la création de plans sportifs locaux à l’échelle intercommunale. Ces plans visent à assurer un accès au sport pour tous, tout au long de la vie, en s’adaptant aux besoins spécifiques des territoires. Qu’attend t on pour les mettre en place ?
  5. Innover sur le mode de financement des équipements sportifs
    Enfin, il est crucial de revoir le modèle de financement des équipements sportifs. Il serait opportun de passer d’un modèle classique public-privé à un modèle privé-public, où les investissements privés seraient encouragés en amont, tout en assurant une gestion mixte efficace. Cette évolution permettrait également d’intégrer une transition écologique du patrimoine sportif, en rendant les infrastructures plus durables, économes en énergie et respectueuses de l’environnement.
  6. Repenser la place du club sportif dans les politiques sportives locales.
    
Le club sportif, à l’instar de nombreuses institutions, est en pleine mutation, et il est nécessaire de repenser son positionnement et ses missions. Doit-il devenir un club à 360°, capable de répondre aux besoins diversifiés des différentes générations, ou doit-il plutôt évoluer en un club hybride ? un club multisports, véritable interlocuteur des acteurs locaux ? Comment intégrer la digitalisation des services dans l’offre locale avec les clubs ?

Ces pistes, combinant la gouvernance territoriale, la recherche, l’éducation physique, la mise en place de plans sportifs et l’innovation dans le financement des équipements, une réflexion prospective sur la place du club pourraient constituer les premières fondations nécessaires pour construire une nation sportive solide et durable.

Elles ne nécessitent pas de loi héritage , pas de moyens supplémentaires et permettent de concrétiser rapidement une première feuille de route du nouveau ministre des sports.

Pour la loi héritage, on en a déjà parlé ….

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