Aisance Aquatique à l’Education Nationale. Roxana Maracineanu assure le service après vente.

Comme à son habitude il n’a pas fait dans la dentelle le secrétaire général de la fédération des MNS Jean-Michel Lapoux en considérant que l’Aisance Aquatique à l’éducation nationale était un non-sens et de mettre en accusation tout le travail réalisé l’ancienne ministre des sports Roxana Maracineanu. L’article a déjà fait réagir sur linkedin.

Dans la version initiale, la journaliste de Slate indiquait n’avoir pas eu de réponse suite à la sollicitation du ministère des sports. Depuis l’article a été modifié suite à l’intervention de Catherine Lallement membre du cabinet de Roxana Maracineanu quand elle était ministre aujourd’hui chargée de mission à la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains, et collaboratrice de Roxana Maracineanu. Nous avons eu un échange avec Catherine Lallement

L’aisance aquatique est inscrite dans la loi

L’aisance aquatique est inscrite dans la loi (Loi du 2 mars 2022 LOI n° 2022-296 du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France (1) – Légifrance (legifrance.gouv.fr))

Pour rappel quelques éléments sur le programme d’Aisance Aquatique mené par Roxana Maracineanu dès 2018 au Gouvernement :

• Le programme d’Aisance aquatique est né d’un constat : ¼ des noyades mortelles (source Santé publique France) touchent chaque année les enfants de moins de 6 ans. Ce sont 250 très jeunes enfants qui meurent – la plupart du temps dans des piscines familiales – chaque année. 
• A cet âge, ils n’ont pas encore accès à la natation scolaire.
• Hormis les familles qui peuvent payer des cours privés, pour tous les autres enfants, l’Etat n’offrait aucune perspective de prévenir ce fléau.

Roxana Maracineanu a donc engagé ce programme dès son arrivée en 2018 pour apporter une réponse à ce phénomène mais aussi démocratiser l’accès à la natation. Elle avait obtenu 15M€ lors du débat budgétaire pour engager le programme dès 2019. Ce budget a été sancturarisé (mais n’inclut pas le volet équipement qui est en supplément).

Un programme destiné aux enfants entre 3 et 6 ans

Le programme d’Aisance aquatique est destiné aux enfants entre 3 et 6 ans mais il est adapté pour les personnes aquaphobes ou débutants de tous âges. Il permet d’acclimater de manière précoce les enfants à l’eau avec une approche qui vise en priorité la sécurité des enfants en eau profonde et leur permet d’acquérir des bases :

• Mettre la tête sous l’eau
• Comprendre que l’eau les porte et se laisser flotter
• Parcourir une distance de 15 mètres en autonomie
• Se mettre sur le dos pour prendre son air… 
• Cette démarche permet la traversée d’un bassin en autonomie en grande profondeur sans matériel de flottaison.

Il convient de rappeler qu’il n’est pas question d’apprendre des nages codifiées (les enfants n’ont pas la coordination nécessaire à cet âge) mais de leur apprendre à se mouvoir dans l’eau en sécurité, c’est à dire en étant capable de rejoindre un bord pour sortir seul d’un bassin, en s’allongeant sans paniquer sur le dos pour appeler quelqu’un ou tout simplement jouer sous l’eau en étant capable de reprendre son air pour replonger.

« Plus on démarre tôt – dès 2 ou 3 ans – moins les enfants ont d’appréhension et sont à l’aise, ce qui facilitera l’apprentissage ultérieur de la natation à l’école. Il faut aussi préciser que l’Aisance Aquatique a une dimension de jeu, d’épanouissement qui est précieuse dans son parcours éducatif. » rappelle la ministre. Et d’enfoncer le clou « le secrétaire général du syndicat parle des enfants comme des « petits chiens » qui se déplacent dans l’eau. La réalité c’est qu’ils deviennent de véritables petits poissons qui plongent et remontent à la surface pour se déplacer. « 

Un programme inspiré des travaux de Raymond Catteau

Le programme, s’il est inspiré des travaux de Raymond Catteau, a fait l’objet d’une réflexion et d’un travail préalable extrêmement rigoureux mené en toute indépendance. La conférence de consensus souhaitée par la ministre Roxana Maracineanu a réuni tous les acteurs de première ligne du sport, de l’éducation nationale et des autres ministères concernés notamment l’Intérieur mais aussi l’inspection générale, les agents jeunesse et sport, les acteurs fédéraux. En parallèle, une mission d’inspection générale (IGESR) a été réalisée pour valider la pertinence de ce programme d’Aisance Aquatique et ses effets sur la base d’une expérimentation menée à Paris en 2019 avec deux classes de maternelle. 

« Ce n’est pas une lubie mais une réflexion collective rigoureuse qui a conduit à mettre ce programme en place pour pallier aux défaillances du système. » indique Catherine Lallement

 » Cette méthode bouscule les habitudes de quelques professionnels car pour dispenser de l’Aisance Aquatique, il faut changer la manière d’apprendre et la posture. Les MNS doivent être DANS l’eau avec les enfants et le nombre d’encadrants doit être renforcé pour les accompagner. On n’apprend pas la natation (ni le geste) mais on accompagne l’enfant à passer un cap pour son bien-être et sa sécurité. » indique Roxana Maracineanu

Pour rappel, Fédération Française de Natation, Fédération Française de Triathlon, Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme,Fédération Française du Sport Adapté, Conseil Interfédéral des Activités Aquatiques sont engagés dans le programme d’Aisance Aquatique.

Ce programme du Gouvernement est soutenu par : Voies navigables de France, la SNSM, les Sapeurs-Pompiers de France, la Fédération Française de la Piscine et du Spa (FPP)

Des programmes d’accompagnement de l’aisance aquatique

Il faut pour être complet rappeler que concomitamment à ces travaux, l’Etat a lancé :

• un programme de formation de formateurs à l’Aisance Aquatique financé par l’Agence nationale du Sport pour renforcer les effectifs auprès des MNS.
• un programme de construction et rénovation de piscines conduit chaque année avec les collectivités et un programme d’équipements sportifs de proximité avec des bassins mobiles ou d’apprentissage pour les zones sous-dotées en piscines. 
• une campagne de communication nationale chaque été contre les noyades pour inciter à la vigilance « vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux »