« Lorsque les JOP arrivent dans une ville, ils se manifestent par une pluralité de symptômes délétères »
Lorsque les JOP arrivent dans une ville, ils se manifestent par une pluralité de symptômes délétères : délogements et gentrification, construction de gigantesques infrastructures et bétonisation, renforcement de la surveillance dans l’espace public, exploitation et corruption. Paris ne fait pas exception. Documentés de manière éparse par la presse, ces éléments sont difficiles à relier sans comprendre le fonctionnement de la machine olympique. Depuis plus de quinze ans, le politiste américain Jules Boykoff élabore les clefs d’analyse de ce phénomène qui, par-delà l’aura de la compétition sportive, représente une aubaine pour l’accumulation du capital. Cet ancien athlète, devenu l’une des figures centrales du mouvement transnational d’opposition aux JO, décrit l’organisation du grand événement sportif et documente les mobilisations qui, de Rio à Tokyo à Los Angeles, tentent de s’opposer à sa tenue.
Son dernier livre, What are the Olympics for ? (Bristol University Press, à paraitre en 2024) l’auteur revient de manière synthétique sur l’histoire politique des Jeux, leurs conséquences anti-démocratiques et les manières de s’y opposer. Une lecture précieuse pour outiller la compréhension et la critique du phénomène olympique, alors que la pré-sélection de la candidature des Alpes du Sud pour les JO d’hiver de 2030 menace de reproduire à la montagne ce que l’on a déjà subi à Paris.