Gouvernance du sport : Amélie Oudéa-Castéra veut « Clarifier plutôt que définir le rôle de chacun «
La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra organise demain à l’INSEP un séminaire avec les principaux acteurs du sport en France pour définir « qui fait quoi » sur la scène sportive.
Elle a accepté de répondre à nos questions sur les enjeux et les objectifs de ce séminaire.
Dès votre nomination vous avez annoncé vouloir définir les rôles de chacun dans le sport français. Pour ce faire vous avez invité les différents représentants des acteurs du sport français à un séminaire le 18 juillet. Quels sont les enjeux de ce séminaire ?
Je dirais clarifier là où c’est nécessaire plutôt que « définir » les rôles car, justement, mon constat est que, pris isolément, les rôles de chacun sont souvent assez clairs mais c’est dans les articulations que nous péchons encore.
L’enjeu de ce séminaire est triple :
- partager une vision commune pour le sport français ;
- œuvrer à une gouvernance plus claire et plus efficace ;
- proposer une méthode de concertation et d’action dans la durée aux acteurs.
Pouvez vous nous préciser quelles seront les grandes thématiques abordées lors de ce séminaire ?
Nous aurons une plénière d’ouverture sur la vision, suivie d’un temps d’échange. Puis nous aurons trois ateliers thématiques avec, à chaque fois, les participants les plus directement impliqués dans l’enjeu couvert : la déclinaison de la gouvernance collégiale du sport dans les territoires, la clarification des rôles et responsabilités dans le champ de la haute-performance et l’engagement autour des Jeux, pour en faire une vraie fête populaire.
L’Agence Nationale du Sport (ANS) a été créée pour que les acteurs portent ensemble un projet commun et d’intérêt général. Ce séminaire a t il vocation à définir ce projet commun ?
Une première version de « projet commun et d’intérêt général » figure déjà de manière succincte dans la Convention constitutive de l’Agence, qui a déjà développé ou catalysé de nombreuses actions. Mais il est vrai que, en chapeau des programmes d’intervention « Impulsion Sport » sur le développement et » Ambition Bleue » sur la Haute Performance, l’Agence a tout à gagner, trois ans après sa création et à deux ans des Jeux, à bien exprimer la valeur créée et à créer pour le sport français, la modernité de ses approches et de ses modalités d’intervention, la façon dont elle entend pouvoir bénéficier des apports de chacun des collèges qui la composent.
Concrètement qu’est ce que cette redéfinition du rôle de chacun dans le sport français va changer pour les acteurs sur le terrain ?
Je pense que la clarification des rôles et responsabilités de chacun donnera davantage de sens, de lisibilité et d’élan aux acteurs là où c’est nécessaire, notamment aux échelons territoriaux où la gouvernance collégiale doit prendre davantage corps. Sur le champ de la haute performance, je suis convaincue que cela concourra aussi à libérer les énergies et à accélérer les synergies dans le réseau d’acteurs, ce qui est clé aujourd’hui. Et nous allons animer cette démarche de renforcement de nos plans d’action et de notre gouvernance dans la durée, pour progresser avec des échéances partagées, thème par thème.
Si nous travaillons mieux, si nous collaborons mieux, in fine, c’est bel et bien le sport, ses pratiquants, ses athlètes, ses publics et tous ceux qui oeuvrent pour lui donner une place plus centrale dans notre société qui doivent voir une vraie différence.