Le sport dans l’acte II du quinquennat Macron : un casting de rêve !

Difficile de faire mieux en terme d’affichage politique pour servir le sport que ce nouveau gouvernement.  Un premier ministre qui vient de passer ses 3 dernières années à la tête de la DIJOP (Délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques) et qui est président de l’Agence nationale du sport depuis sa création. Une forte personnalité dont le talent est loué par tous les acteurs du sport. Un ministre de l’Éducation nationale de la jeunesse et des sports. Peut-on rêver mieux que de voir accoler le Sport au même rang que l’Éducation nationale et en symbiose avec la Jeunesse ? Et en plus un ministère délégué totalement consacré au sport.

La semaine dernière nous faisions le constat dans notre édito que « Nous avons connu une ministre qui souhaitait être à l’avant de la caravane du Tour de France sans forcément connaître le tracé de l’épreuve mais qui avait l’intuition qu’il fallait faire bouger les lignes puis une autre qui se reconnaît plus dans le maillot jaune au cœur de la course voulant tout contrôler sans coéquipiers à ses côtés et surtout avec un sponsor défaillant…  Nous attendions une ministre dans la voiture du directeur de course, nous avons un ministère qui espère encore une victoire d’étape… »

-> A lire : Le sport dans l’acte I du quinquennat Macron : un coup d’épée dans l’eau ?

Pour reprendre cette métaphore du Tour de France, on a maintenant un leader à l’avant de la caravane avec tous les sponsors  derrière lui. Dans la voiture rouge le ministre qui trace la route, donne le tempo et dicte les étapes. Et notre ministère délégué, maillot jaune au sein du peloton qui fait le job. Il ne manque plus que le nouveau ou la nouvelle DIJOP et président.e de l’Agence nationale du sport pour avoir un casting de rêve.

Le rattachement au ministère de l’Éducation nationale : une volonté de Roxana Maracineanu

Certains y voient une forme de rétrogradation, une descente en ligue 2 (Régis Juanico), un mauvais signal à l’approche des jeux, « la poursuite du démantèlement » (Patrick Kanner), « un affaiblissement du rôle du ministère des Sports » (Marie-Goerges Buffet).

La lecture de l’Équipe nous apprend que c’est la ministre elle-même qui a souhaité ce rapprochement.  « Depuis plusieurs mois, explique-t-on du côté de l’Élysée, elle portait le souhait que cette collaboration renforcée se concrétise dans l’organisation gouvernementale. De tout temps, les ministres ont essayé d’être plus présents dans le processus éducatif, or c’est difficile. Elle a fait cette demande auprès de Jean-Michel Blanquer qui l’a trouvée bonne. »  

Une aubaine pour le président du CNOSF, Denis Masseglia, qui considère que « C’est un énorme changement, qui aura des conséquences multiples, ne serait-ce que par la considération que l’on peut avoir vis-à-vis de l’emploi. Désormais, les employés au sens des collaborateurs, des cadres qui sont ceux du ministère, vont être rattachés à l’Éducation. On va ainsi avoir beaucoup plus de possibilités, de capacité, d‘importance sociétale. »

L’éducation au ministère, le haut niveau à l’agence et le développement du sport dans les territoires… 

En tout cas, ça clarifie le rôle attendu du ministère pour la fin du mandat. 

Un ministère des Sports dont l’action est réorientée vers sa mission éducative auprès de jeunes. Le savoir nager, le savoir rouler, le dispositif 2S 2C en partenariat avec le mouvement sportif, mais aussi des actions renforcées avec pour ligne de mire Paris 2024 pourront se pérenniser. Pourquoi pas une ambitieuse « simplification des deux services publics de la formation aux métiers du sport (la formation délivrée par le ministère des Sports et celles délivrées par l’Éducation Nationale, les formations STAPS) dans un objectif d’efficacité et de lisibilité des offres de formation » comme le prévoit le programme sport du candidat Macron

Une Agence du sport dont l’action est principalement orientée vers le haut niveau et l’accompagnement des fédérations. Il convient de signaler que pour accompagner le HN, 100 postes vont être transféré du ministère des Sports (directions régionales et départementales) vers les CREPS.

Quant au développement du sport, il dépend de beaucoup de paramètres et en particulier le décret relatif à la gouvernance du sport sur les territoires, du report ou pas des élections régionales mais peu de chance que le dispositif ait un réel impact avant 2024. Dommage. A moins que le débat sur la décentralisation du sport soit relancé, nous le souhaitons.

Finalement c’est le scénario AP 22 qui s’est imposé, déjà les auteurs du rapport s’interrogeaient sur « l’opportunité du maintien d’un ministère de plein exercice. »  Une décision qu’on avait déjà largement anticipé dans nos précédentes publications :

Pendant le confinement, retour sur la gouvernance du sport – Épisode 3 : Une décision tumultueuse par Patrick Bayeux  

– Gouvernance du sport sur les territoires : une usine à gaz qui inquiète ! 

Ce remaniement ministériel a au moins le mérite de faire apparaître une forme de cohérence dans la politique publique du feu ministère des Sports. Cette clarification liée au rattachement à l’Éducation nationale donnera certes de la souplesse pour la gestion des ressources humaines, mais pour ne pas apparaître comme un effet de manche, nous resterons attentifs aux moyens financiers qui vont désormais accompagner ce nouvel élan tant attendu.

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