Un Grenelle des métiers du sport … sans débat … sans moyens nouveaux … mais avec de réelles intentions.

« Appeler cet évènement un Grenelle, il fallait oser » me souffle ce militant syndical historique rompu à la négociation, « là pas de négociation, des annonces, pas d’avis contradictoire, pas de débat »  mais de reconnaitre « ça avait quand même de la gueule, 4 ministres présents sur les métiers du sport ça montre que le sport commence à être pris au sérieux et c’est tant mieux « . « Il faut reconnaitre une certaine forme de courage la ministre des Sports qui ne ménage pas ses efforts ». « Le ban et l’arrière ban de l’emploi et de la formation étaient dans la salle » souligne ce participant. « on sent une grosse mobilisation en amont ».

Un Grenelle c’est une discussion de grande ampleur, un débat, une négociation qui fait intervenir tous les acteurs sociaux d’une question donnée (gouvernement, partis politiques, territoires, syndicats, associations, ONG, etc.) ….

Coté débat ou discussion il a fallu attendre l’après midi, mais les ministres étaient partis.

Où sont les moyens ?

Pour cet autre participant, « l’interministériel ça n’a un intérêt que si c’est pour lever des crédits emploi. En l’occurrence rien de nouveau  » nous indique-t-il.  » aucune annonce budgétaire sur aucun dispositif « . De toute façon nous souffle cet autre participant, c’est Bercy qui décide.

De réelles avancées

« On a plus avancé en une matinée qu’en 15 ans » témoigne ce spécialiste du dialogue social et de la formation. « Il n’a plus qu’à passer aux actes ».

« Le Gouvernement s’engage avec les partenaires sociaux pour améliorer et renforcer l’attractivité »

C’est sous ce titre que le communiqué de Presse a été publié. Un communiqué qui fait état de 15 mesures pour renforcer l’emploi sportif autour de 5 axes d’action prioritaires :

  1. Pour améliorer la lisibilité de l’offre et des parcours de formation vers les métiers du sport (axe 1), les ministres et les partenaires sociaux des branches concernées (Sport et Entreprises équestres) s’engagent, à travers la signature d’une charte de coopération interministérielle et interbranches, à simplifier et mettre en cohérence les formations et certifications dans le champ du sport en créant, pour la première fois, un référentiel commun des métiers, des compétences et des qualifications (octobre 2023). Ils s’engagent également dans ce cadre à concevoir leurs certifications sous forme de « blocs de compétences »1afin d’offrir aux futurs diplômés (au nombre de 25 000 chaque année dans l’encadrement des activités physiques et sportives) des correspondances entre certifications (diplômes d’Etat, diplômes STAPS, certificats de qualification professionnelle, etc.) pour enrichir et fluidifier les parcours professionnels. Dans le cadre de cet effort inédit, le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques (MSJOP) s’est lui-même donné comme objectif de réviser l’ensemble de ses diplômes (soit plus de 110) en blocs de compétences d’ici fin 2025. Et pour aider à l’orientation vers les métiers du sport, la région des Hauts-de-France, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, va expérimenter un tout premier « Campus des métiers du sport » dès cette année.
  2. Pour renforcer l’accompagnement et le soutien à l’emploi sportif (axe 2), le MSJOP, en lien avec Pôle emploi, va lancer, dès l’automne 2023, une plateforme des métiers du sport qui répertoriera, à destination des employeurs, des professionnels ou des futurs candidats, l’ensemble des métiers, formations et certifications ainsi que tous les dispositifs de soutien à l’emploi sportif. Parallèlement, le Gouvernement réaffirme son engagement en faveur de l’insertion par et dans le sport, notamment via le dispositif SESAME (3000 jeunes accompagnés par an, soit 6M€ d’aide), l’Agence nationale du sport (plus de 6000 emplois aidés en 2022, soit 60M€ d’aide), l’apprentissage (qui concerne désormais plus de 20.000 apprentis dans le sport, soit 6 fois plus qu’en 2018) et les parcours de professionnalisation qui vont pouvoir bénéficier à 500 sportifs de haut-niveau avec l’appui de l’AFDAS2. Les bénéficiaires des actions d’insertion par et dans le sport seront multipliés par 5, pour passer de 20 à 100 000 chaque année.
  3. Pour développer la qualité de l’emploi sportif et l’attractivité des métiers du sport (axe 3), l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire (INJEP) va mettre au point un baromètre des emplois dans le sport qui permettra de suivre l’évolution de l’emploi et d’agir au plus près des besoins pour renforcer la filière et son attractivité. Une grande campagne de communication et de promotion des métiers du sport sera lancée dans le cadre de la Grande cause nationale en 2024 et, dès cet été, la promotion du métier de maître-nageur sauveteur (MNS) fera l’objet d’une campagne dédiée sur les réseaux sociaux et dans les médias, conformément aux engagements pris lors des états généraux de la surveillance et de l’encadrement dans la filière aquatique organisés le 10 février dernier. Ces actions de promotion seront suivies d’autres initiatives portant sur la féminisation des métiers du sport (début 2024). Enfin, la concertation va se poursuivre à l’issue du Grenelle avec les acteurs et branches professionnelles concernés en faveur d’une meilleure employabilité des professionnels du secteur, et avec des travaux spécifiques relatifs au travail saisonnier et à l’entrepreneuriat individuel.
  4. Pour affirmer et faire monter en puissance le rôle social des acteurs du sport (axe 4), le réseau « Les clubs sportifs engagés » est officiellement lancé. Conformément aux engagements pris dans le cadre de la feuille de route interministérielle du 7 novembre, il doit permettre de réunir 1 000 clubs dès 2023 et 10 000 clubs d’ici fin 2024. Valorisé dans le rapport France travail (proposition 42) et porté aujourd’hui par Pôle emploi, ce dispositif a pour but de professionnaliser les clubs et les intervenants qui mettent en œuvre des actions d’insertion par le sport, ainsi que de développer et mutualiser les bonnes pratiques telles que les formations aux métiers de l’insertion (ex : coaches d’insertion par le sport). Dans ce cadre, les opérations de recrutement au format innovant « Du Stade vers l’emploi » vont continuer à monter en puissance (300 en 2023, 500 en 2024 à l’horizon des Jeux).
  5. Enfin, pour assurer une meilleure reconnaissance des compétences dans le sport (axe 5), le sport va intégrer de cet été et de manière prioritaire, dès le 1er juillet 2023, le tout nouveau service public de la VAE (Validation des acquis de l’expérience). Celui-ci doit permettre d’amplifier le recours à ce dispositif, et bénéficiera également pleinement aux publics bénévoles et aux sportifs de haut niveau, avec l’objectif de doubler le nombre de dossiers en 2024 (soit plus de 2400 bénéficiaires vs 1200 en 2022) et de faire du sport le « champion de la VAE ».
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