Revue des dépenses publiques en direction des associations : l’ANS invitée à réduire la voilure sur les PSF et à rationaliser son soutien aux associations.
Le rapport « Revue des dépenses publiques en direction des associations », daté de mai 2025 et publié hier sur le site de l’IGESR met en lumière le rôle majeur des associations en France et propose des pistes d’économies.
Chiffres clés et mesures préconisées pour réaliser des économies
- Nombre d’associations : La France compte 1,27 million d’associations en activité en 2018 , dont plus de 314 000 sont financées par l’État ou les collectivités territoriales.
- Emploi associatif : En 2023, 147 000 associations étaient employeuses. Les associations emploient 1,81 million de salariés au troisième trimestre 2024, ce qui représente 9 % des effectifs du secteur privé.
- Financements publics : Les dépenses budgétaires de l’État, de ses opérateurs et des collectivités territoriales en direction des associations ont dépassé 49 milliards d’euros en 2023. Le financement public des associations dépasse 53 milliards d’euros sur le périmètre de la mission. Les dépenses de l’État ont atteint 10,39 milliards d’euros en 2023, en progression de 44 % depuis 2019. A noter que le sport est un des secteurs les moins subventionnés.

- Dépenses fiscales : Les dépenses fiscales liées aux associations se sont élevées à 4,3 milliards d’euros en 2023. Les réductions d’impôt pour les dons des particuliers et le mécénat d’entreprise représentent 81 % de ce montant, soit 3,5 milliards d’euros en 2023, en augmentation de 39 % depuis 2019.
- Objectif d’économies : Le rapport documente la possibilité de réaliser des économies de 1 à 3 milliards d’euros sur les dépenses publiques destinées aux associations. La mission a identifié 1 milliard d’euros d’économies sur les dépenses de l’État et de ses opérateurs, 1 milliard d’euros sur les dépenses fiscales, et 1 milliard d’euros sur les dépenses des collectivités territoriales.
Zoom sur le sport
- Poids du secteur sportif : Les associations sportives représentent 25 % des associations en France, se plaçant comme le premier secteur d’activité associatif.
- Financements des collectivités territoriales : Le domaine du sport est cofinancé par les collectivités territoriales, à hauteur de 811 millions d’euros.

L’ANS dans le viseur.
L’ANS finance un grand nombre de structures sportives. Elle subventionne plus de 18 000 fédérations, ligues, ou clubs sportifs, la quasi-totalité de ces entités ayant un statut associatif selon le rapport qui suggère que « Les dépenses de l’ANS aux fédérations sportives dont celles au titre des « projets sportifs fédéraux (PSF), très dynamiques, pourraient être réduites dans le contexte de l’après-jeux olympiques et paralympiques. Selon le rapport l’ANS gagnerait à mieux évaluer l’impact des actions menées par les
associations sportives qu’elle finance, tandis que le dispositif de recouvrement par l’ANS des subventions excédentaires doit être renforcé
Les dépenses de l’ANS au titre des projets sportifs fédéraux (PSF), pourraient être réduites
« la part variable de la dotation annuelle relative aux projets sportifs fédéraux de l’ANS (80 M€ en 2024, en hausse de 43 M€ depuis 2019) devrait être amplifiée et modulée en fonction de l’atteinte par les fédérations et structures associatives des objectifs fixés au niveau national » indique le rapport.
La rapport appelle à une rationalisation des financements « L’ANS finance de multiples dispositifs de soutien au sport, qui gagneraient à être rationalisés, et dont les porteurs de projet sont essentiellement des fédérations » sportives »
Un budget alloué au financement en hausse mais un % en baisse …
En 2023, l’ANS a alloué un budget de 283,6 M€ de financements à des associations, soit 67,25 % de son budget annuel (421,8 M€). Ce budget alloué aux associations est en hausse de 154,85 M€ (+ 120,24 %) depuis la création de l’ANS en 2019 mais sa part dans le budget annuel de l’ANS a diminué, de 75,70 % en 2019 à 67,25 % en 2023, dans un contexte d’effectifs de l’agence en hausse (+ 49,20 équivalents temps plein-ETP, cf. tableau 12).

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