Professeurs des écoles : quel impact des réformes de recrutement ? Quelle place pour l’EPS ?

Rappelant que « le métier de professeur se valorise et s’apprend », la ministre de l’Éducation nationale a présenté la réforme visant « attirer davantage de candidats, préparer plus tôt au métier et élever le niveau de formation des futurs enseignants.

Dès 2026, un recrutement à Bac+3. L’évaluation « des connaissances en EPS » restera une sous-partie de l’épreuve orale d’admission visant à « éprouver la motivation, le sens du service public et le potentiel de transmission ».

Donc un bref temps à l’oral (1 ou 2 questions probablement) pour envisager des connaissances (développement et besoins de l’enfant de 3 à 12 ans, programmes et organisation scolaires, didactique et pédagogie) souvent envisagées au regard des préoccupations éducatives d’actualité (sédentarité, bien être, harcèlement, mixité…).

Suivi d’un master professionnalisant. Rémunérée pendant 2 ans (élèves fonctionnaires stagiaires 1400€ net/mois, puis fonctionnaires stagiaires 1800€), la formation combinera des périodes de stage (observation, pratique accompagnée puis stage à mi-temps en responsabilité) et des enseignements « dont la part dédiée à la maîtrise des disciplines et à la didactique sera renforcée ». Le mémoire de recherche sera remplacé par un rapport de stage.

À l’université, une nouvelle licence « Professeur des écoles ». À la rentrée 2026, ouvriront dans les universités une nouvelle licence pluridisciplinaire spécifique. 2/3 de la formation visera à consolider la maîtrise des disciplines enseignées à l’école (soit env. 100h pour l’EPS) complété par 10 semaines de stage en école. Les titulaires de cette nouvelle licence seront dispensés des épreuves écrites du CRPE. Le concours restera accessible aux titulaires d’autres licences universitaires, en particulier STAPS dont plusieurs universités assurent déjà dans la filière « Éducation et motricité » une préparation spécifique au CRPE.

Tant dans le concours que dans la formation, l’approche reste très disciplinaire, ce qui devrait être l’occasion de réinterroger « ce que tous les élèves doivent apprendre à l’école en EPS ». D’une part au regard de la grande diversité des réalités de chaque classe (nombre et hétérogénéité des élèves), des conditions d’enseignement (installations, matériel, environnement-déplacements) et de l’évolution des modes de vie (sédentarité, nouvelles pratiques, etc.). Ensuite, en prenant en compte les appétences d’enseignants, dont la relation au corps, aux savoirs fondamentaux (savoir nager, savoir rouler) ou à l’activité physique est sans doute représentative, ni plus ni moins, de celle de leur tranche d’âge, et qui font le choix de la polyvalence pour enseigner à des enfants en plein développement moteur, cognitif ou relationnel. Enfin, en raison de la multitude de dispositifs (30’ d’activité physique quotidienne, Semaine olympique et paralympique, Parcours artistiques, Classes de découvertes/classes olympiques, Écoles promotrices de la santé, Écoles éco-responsables, Cités éducatives…) qui viennent souvent troubler la compréhension et la lisibilité de l’EPS à l’école maternelle et élémentaire.

P-P. Bureau pour Décideurs du sport

La présentation des réformes sur le site du ministère de l’Éducation nationale

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