Pour l’association pour l’emploi des cadres (APEC), les sportifs de haut niveau ne sont pas assez soutenus pour leur reconversion professionnelle
Si l’affirmation d’offrir un double projet, sportif et scolaire/professionnel constitue une particularité du système sportif français, pour l’APEC, l’accès des sportifs de haut niveau aux métiers d’encadrement et de responsabilité reste insuffisant.
Malgré des améliorations notables, notamment depuis la loi Braillard de 2015, le parcours de reconversion des sportifs de haut niveau (SHN) vers des métiers cadres est toujours compliqué.
À partir d’étude qualitative croisée (21 SHN, 8 employeurs d’ex-SHN, 4 responsables d’organismes de formation/accompagnement) réalisée par KOS Research, l’APEC caractérise 4 parcours de formation-emploi des SHN : les « études d’abord », les « changeurs de cap », les « multicursus » ou les « reconvertis tardifs », en pointant à chaque fois les étapes déterminantes ainsi que les moments clefs qui ont jalonné leur insertion professionnelle.
Dans son étude, l’APEC met ensuite en regard le référentiel des compétences des SHN élaboré par le ministère des Sports (cf infra), avec les compétences recherchées par les entreprises dans les offres d’emploi déposées sur son site apec.fr. Elle identifie les exemples de métiers faisant appel à ces compétences, et liste les compétences complémentaires recherchées par les employeurs et qu’il conviendrait d’acquérir selon les secteurs d’activité.
Face au constat du manque d’accès aux études et qualifications supérieures (niveau bac +5) des sportifs de haut niveau pour accéder aux métiers de l’encadrement, l’APEC formule plusieurs préconisations :
- une sensibilisation systématique et continue, et un accompagnement proactif des SHN en particulier lors des étapes clés de l’orientation (lycée, bac+2, bac+3) ;
- le renforcement de la communication et des liens entre les instances sportives, les organismes de formation et de l’emploi et les entreprises pour passer d’une concurrence (sport/études) à une logique curriculaire valorisant les capacités intrinsèques des SHN ;
- l’augmentation des formations (en nombre : masters/grandes écoles ; et en implantation géographique) proposant des parcours adaptés aux exigences du haut niveau sportif et la meilleure prise en compte des exigences sportives dans leur déroulement (alternance, mise en situation en milieu professionnel, aide financière), etc.
A lire Le double projet, une exception et une réalité françaises, Revue EP&S n°402, déc. 2023
P-P. Bureau pour Décideurs du sport
