« Les ministères, ce sont des nuls » — Claude Onesta tacle l’État et défend l’autonomie de la haute performance
En retraite depuis le 1er janvier, Claude Onesta revient sur les succès de Paris 2024, mais dénonce avec virulence les tentatives de reprise en main par l’État. Pour l’ancien patron de la haute performance, remettre la stratégie olympique dans le giron ministériel serait une erreur fatale : « En ce moment, on veut virer toutes les agences pour remettre tout aux ministères. Mais les ministères, ce sont des nuls. » Et d’en rajouter une couche au cas où. « Au ministère, tu peux faire des médailles ou pas, à la fin ils seront tous à leur place. Il n’y en a pas un qui va perdre les clés de son bureau. Tu ne peux pas gagner des compétitions comme ça avec des gens qui ne veulent pas prendre de risques, qui ne veulent pas être emmerdés. »
« En ce moment, on veut virer toutes les agences pour remettre tout aux ministères. Mais les ministères, ce sont des nuls. »
Après avoir conduit l’équipe de France vers 64 médailles aux Jeux de Paris 2024, Claude Onesta a tiré sa révérence au 1er janvier mais lance une alerte sévère contre les velléités actuelles de recentralisation administrative. Il dénonce les limites structurelles de l’État : « Les ministères, ce sont des nuls. »
Créée pour pallier l’inefficacité du système précédent, l’Agence nationale du sport a selon lui permis de prendre les décisions courageuses que personne ne voulait assumer : « Le ministère n’aurait jamais pu faire cela à ma place. »
Il critique une fonction publique paralysée par l’absence de prise de risque :
« Pour un mec qui agit dans le cadre de la fonction publique, il y en a 15 qui contrôlent. Comment voulez-vous que ça avance ? »
Et alerte sur le retour d’une logique comptable qui menacerait tout l’édifice bâti pour les Jeux :
« Ces gens-là n’ont pas de vision sur l’évolution des choses sportives. Ils veulent juste faire des économies. » « Le jour où ces gens vont remettre notre travail sous le chapeau du ministère, plus rien ne fonctionnera, je vous l’assure… »

Il plaide pour la continuité du modèle de performance mis en place, centré sur la priorisation, l’autonomie d’action, et l’accompagnement des athlètes et de leurs entraîneurs.
« Ne pas faire de l’élitisme quand tu as en charge la haute performance sportive, c’est quand même une sacrée ambiguïté. »
Son message est clair : ne pas « débrancher la machine », au risque de dilapider un héritage construit dans la douleur, mais qui a enfin porté ses fruits. « Il faut juste ne pas débrancher trop de choses, désamorcer des trucs pour faire des économies de bout de chandelle. »
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