Les Français se disent majoritairement satisfaits de l’offre en équipements sportifs dans leur commune. Ce résultat, en apparence rassurant, ne doit pas masquer une réalité plus contrastée. Car derrière cette satisfaction relative, plusieurs signaux d’alerte s’accumulent : désengagement de collectivités, tensions budgétaires, remise en cause de missions historiques. Le sport local vit un moment charnière en attendant d’en savoir plus sur le budget et le devenir de l’ANS Agence Nationale du sport.
Des Français globalement satisfaits… mais la fracture se creuse avec les territoires ruraux
Selon le « Baromètre de la perception des grands événements sportifs par les Français » réalisé par Toluna Harris interactive pour TES territoires d’évènements sportifs , 70 % des Français déclarent être satisfaits de l’offre en équipements sportifs dans leur commune. Ce taux monte à 75 % dans les villes de plus de 2 000 habitants, mais tombe à 47 % en milieu rural, révélant une fracture persistante entre territoires (Équipements sportifs : des Français globalement satisfaits, mais une fracture territoriale persistante).
Cette satisfaction globale, bien que réelle, est donc géographiquement inégalitaire, et pourrait rapidement s’effriter si les décisions budgétaires actuelles viennent à fragiliser encore davantage l’offre de proximité.
Retrait des collectivités : ça se confirme
la communauté d’’Agglomération d’Epina a annoncé son retrait de l’enseignement de la natation scolaire à partir de 2026 pour faire face au contexte financier inédit
Deux jours plus tard, c’est le président du Conseil départemental de l’Aisne qui se retire de l’aide aux clubs, une compétence jugée facultative une baisse de 50 % des subventions de fonctionnement aux clubs sportifs pour 2025, avec un objectif de suppression totale en 2026.
Et pour les français rien d’anormal ! Le sport municipal, première victime des arbitrages budgétaires en cas de besoin selon les Français.
Dans ce contexte il sera certainement nécessaire d’investir dans la formation des clubs et de leur dirigeant. Ça tombe bien » Certif’Asso » va donner un nouveau souffle à la formation des bénévoles associatifs Mais aussi dans les bénévoles ! Je vous conseille de lire le nouveau fascicule de Pierre Messerlin Crise du bénévolat : des nouvelles solutions dans les territoires ?
Une gouvernance désaccordée, un cadre à refonder
Pour Jean-Paul Omeyer — ancien vice-président de la région Grand Est, ex-président du groupe sport de l’ARF et cofondateur de l’ANS la Gouvernance du sport : « Un rendez-vous manqué, mais pas une cause perdue »
L’ambition de réunir l’État, le mouvement sportif, les collectivités et le monde économique dans une même dynamique a échoué à produire un cadre stable. Pour le sénat, le sort de l’ANS est scéllé , un rapport proposer la suppression de l’ANS – Agence Nationale du sport
Un modèle de gouvernance déjà à bout de souffle, et pourtant encore à l’échauffement. Dans ce contexte où le préfet va être repalcé au cœur de l’État territorial avec la main sur tous les crédits, y compris des agences.
et si à l’ANS, le développement des pratiques était remplacée par une IA ?
Quel avenir pour le budget des sports ?
Dans ce contexte, la ministre des Sports Marie Barsacq défend le maintien des crédits alloués au sport dans un entretien au Parisien avec Sandrine Lefevre. Elle insiste sur l’importance de préserver ce budget « parce que l’impact de ce budget pour les jeunes et le tissu associatif est majeur ». La ministre des sports en phase avec la nouvelle présidente du CNOSF Amélie Oudéa-Castera qui, dans un courrier que nous avions révélé exigeait d’enrayer l’hémorragie budgétaire et plaideaitpour un réengagement de l’Etat en 2026 et demandait le rétablissement du pass sport une base de discussion pour le PLF 2026 sur la LFI votée pour 2025 (593 M€). AOC rappelait que le sport ne pèse que 0,15 % du budget national, et que faire des économies sur les post « ne résout rien à l’équation globale des finances publiques «
Bonne lecture
Patrick Bayeux