JOP Paris 2024 : la cour alerte sur les difficultés de passage à la phase opérationnelle et sur le budget.

Demain Mardi 10 janvier 2023 à 14h30, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication entendra M. Pierre MOSCOVICI, Premier président de la Cour des comptes, qui présentera le premier rapport de la Cour sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Il présentera son rapport.

Selon, la cour, la phase de planification stratégique des Jeux de Paris 2024 s’est globalement bien déroulée. Pour autant, la Cour relève des points de vigilance alors que s’engage la phase opérationnelle d’organisation des Jeux et que, à dix-huit mois de leur ouverture, les risques liés à l’exigence de livraison des sites olympiques et de la manifestation ne peuvent que croître

Au COJOP la nécessité de mettre en place des procédures de décision lisibles et efficaces

La phase de planification stratégique des Jeux s’est globalement bien déroulée. La gouvernance d’ensemble mise en place est apparue consensuelle, … MAIS la comitologie foisonnante mise en place durant la phase de planification stratégique, qui a globalement fonctionné, mérite, à dix-huit mois des Jeux, d’être resserrée. L’accélération des opérations en 2022 et 2023 renforce le besoin de coordination, d’une part, entre le COJOP et la Solideo et, d’autre part, entre le COJOP et les pouvoirs publics, sous l’autorité du délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques (DIJOP), dont le rôle doit être conforté. Enfin, l’unité de commandement indispensable à la préparation et à la gestion de l’événement suppose, au sein du COJOP, des procédures de décision lisibles et efficaces dans une phase qui exigera clarté et réactivité.

Ethique, probité et conflits d’intérêt : pas de dysfonctionnements majeurs

Pour ce qui concerne l’éthique, la probité et les conflits d’intérêt, l’un et l’autre ont mis en place un comité d’éthique et des procédures ad hoc dont il convient de s’assurer de la mise en oeuvre effective dans la période critique de l’approche des Jeux. Les recommandations de la Cour pour parfaire ces procédures ont été, pour la plupart, prises en compte depuis, et les contrôles effectués ne font pas apparaître, à ce stade, de dysfonctionnements majeurs, les procédures étant globalement respectées.

Les sites et ouvrages olympiques : des délais qui devraient être tenus, des modifications de programme à limiter

Les objectifs initiaux de compacité des sites et de leur optimisation par l’utilisation pour l’essentiel d’équipements existants ont prévalu : seuls, le centre aquatique olympique (CAO), l’Arena de la Porte de la Chapelle, le Prisme dédié aux sports paralympiques en Seine-Saint-Denis, le village des athlètes et le village des médias sont des équipements nouveaux.
Les arbitrages rendus ont permis, dans l’ensemble, de préserver l’essentiel de la maquette financière initiale de la Solideo, nonobstant les surcoûts constatés sur certains ouvrages. Il s’agit désormais de tenir les délais de livraison, malgré les tensions d’approvisionnement liées au contexte international.

La livraison des JOP : une difficulté de passage de la phase de planification stratégique à la phase de déclinaison opérationnelle notamment sur les sujets de transport et de sécurité

À la date d’établissement du présent rapport, les contrats de mise à disposition des sites n’avaient, pour la plupart, pas été signés avec les propriétaires alors qu’ils auraient dû l’être avant la fin de l’année 2022. Cette situation traduit une difficulté de passage de la phase de planification stratégique, qui s’est correctement déroulée, à la phase de déclinaison opérationnelle.

C’est notamment le cas dans le domaine de la sécurité, qui exige une coordination renforcée et des responsabilités clarifiées.

Des investissements plus élevés que prévu, un équilibre financier du budget du COJOP non assuré, un coût réel des Jeux en question

Le budget pluriannuel du COJOP, établi en 2018 à 3 806,7 M€ conformément au dossier de candidature et ajusté à trois reprises entre 2019 et 2021 pour s’établir alors à 3 979,5 M€, a été substantiellement révisé lors de la séance du conseil d’administration du 12 décembre 2022 pour être porté à 4 380 M€ (+ 400,5 M€) en recettes et en dépenses. À périmètre constant, ce budget pluriannuel est en augmentation de 17,7 % depuis 2018.

A noter que l’évaluation de l’ensemble des coûts liés à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ne peut être à ce jour établie. Cette évaluation est pourtant essentielle à un double titre : d’une part à raison de l’objectif affiché dès la candidature de la ville de Paris, constamment réitéré depuis par le COJOP et les pouvoirs publics, d’organiser des Jeux sobres d’un coût maîtrisé pour les finances publiques, à rebours des précédentes éditions ; d’autre part, en raison de l’exigence de transparence qu’impose, dans un contexte économique et social tendu, l’acceptabilité des Jeux par la population.

Selon le rapport , en l’absence de recensement exhaustif et précis, au sein de l’État comme dans les collectivités-hôtes, des dépenses d’investissement et fonctionnement qui leur sont liées, la Cour n’est pas en mesure, à ce stade, d’établir le coût global des Jeux et son impact total sur les finances publiques. Ce coût et son impact sur les finances publiques restent donc à établir.

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