EPS, APS, APSA, SPORT … Bouge ton corps c’est quoi la différence ? comment s’y retrouver ?
Il a fait fort le président Macron hier à 200 jours des JOP #Paris2024 en balançant une vidéo sur X en plein entrainement de boxe. Faisait-il du sport de l’activité physique et sportive ? Pratiquait-il une APSA ? en tout cas c’est sur il bougeait le président ! et il incite d’ailleurs tout le monde à faire du sport !
A lire
« Je vous invite tous à faire 30 minutes chaque jour au moins de sport ». E Macron
Au moins ça a le mérite d’être clair. Mais cette vidéo a immédiatement fait réagir le SNEP FSU « Ce qui est appelé aujourd’hui 30 minutes, en réalité, ce n’est pas vraiment du sport, C’est 30 minutes d’activité physique quotidienne », relativise le secrétaire national du Snep-FSU Andjelko Svrdlin sur France info . Et de souhaiter qu’en « héritage » des Jeux olympiques, il y ait « un ancrage des jeunes plus important dans la pratique physique et sportive ».
Alors c’est quoi le problème les 30 minutes c’est de l’activité physique, mais les 30 minutes ne permettent pas de s’ancrer dans la pratique physique et sportive ? Le discours est totalement inaudible.
Arrêtons une fois pour toute ces débats stériles qui animent la communauté éducative en EPS depuis …. que « notre EPS a été EP, puis EPS et s’est complétée artistique » écrit l’ami Lafontan dans le dossier numéro 1 de contre pied.
J’aime bien cette citation de Alain Hébrard « l’élève fait du sport avec un prof de gym qui dit faire de l’EPS. Pour les parents il fait apprendre le sport mais il n’est pas professeur de sport car très différent des entraîneurs. »
Cette citation a été reprise dans un article signé de Guillaume Dietsch, Serge Durali et Loic le Meur dans le contre-pied numéro un. « Alain HEBRARD résume parfaitement le manque de lisibilité de notre discipline et les dilemmes qu’elle suscite dans la construction d’une carte d’identité qui serait transparente pour les acteurs, le politique, les élèves qui la pratiquent et leurs parents. » écrivent les auteurs.
« Notre discipline (l’EPS) a créé une véritable opacité autour de ses ambitions affichées »
» Force est de constater qu’en diluant, le fond et la forme, en ne clarifiant jamais ce qui s’enseigne, en voulant enseigner un panel de savoirs, savoirs faire et savoirs être extrêmement nombreux et complexes, notre discipline a créé une véritable opacité autour de ses ambitions affichées, dont certains diraient qu’à force de vouloir tout enseigner, on y perd en identité et lisibilité ce que l’on y gagne en légitimité scolaire. » Pas mieux !
Les auteurs toujours les mêmes Guillaume DIETSCH, Serge DURALI et Loic LE MEUR considèrent « qu’il est temps de se donner la peine de rendre plus lisible l’EPS de demain en clarifiant, notamment les rapports que notre discipline entretient ou non avec le sport, et en dépassant, les clivages des conceptions naturaliste et culturaliste plus assez en phase aux évolutions sociétales et aux aspirations des élèves ». Visionnaires les auteurs qui poursuivaient (également dans le contre pied n°1) » c’est un enjeu capital, si l’on ne souhaite pas que des aberrations comme le 2S2C, où le « bouger 30 minutes » deviennent pérennes aux yeux du grand public et du politique, car les confusions et amalgames sont légions entre Sport et EPS ».
Visiblement c’est trop tard …
Et pourtant les débats sont nombreux. Pour ne citer qu’un spécialiste de ces sujets, je vous invite à lire ce qu’écrivait Didier Delignières en septembre 2020 EPS et Sport : Faut-il enlever le « S » de « EPS » ?
Et si clarifier ce qu’est vraiment d’EPS aux yeux du grand public, des élèves, des parents des politiques, quitte à en faire évoluer le nom pour la rendre lisible était un préalable pour obtenir plus heures ?