« À mesure que l’action publique s’est vidée de sa substance, le sport a investi jusqu’à saturation la bouche des gouvernants » Thibaut Leplat
À mesure que l’action publique s’est vidée de sa substance, le sport a investi jusqu’à saturation la bouche des gouvernants. Le philosophe et journaliste Thibaut Leplat voit dans ce mélange des genres un cocktail délétère, un entretien dans Marianne (accès libre) réalisé par Constantin Gaschignard. Et de citer en introduction l’incomparable Karl Olive qui dans une interview à France info a multiplié les références au jargon du sport (et n’a pas hésité à imiter le coq … ). « Interrogé sur l’opportunité pour le président de remanier son gouvernement, le député Renaissance des Yvelines et proche d’Emmanuel Macron revêtait son ancien costume de dirigeant de club de foot, que l’on pensait pourtant remisé au placard. » écrit le journaliste de Marianne.
🔴 #Paris2024 ➡️ "Bien sûr que ça va marcher !", assure Karl Olive, député Renaissance. “Ça va être exceptionnel”, dit-il. “Il faut qu’il y en ait pour tout le monde. On ne veut pas des Jeux olym-frics. Je demande à tous les acteurs économiques de se calmer.” #8h30franceinfo pic.twitter.com/EfqzR8mpTB
— franceinfo (@franceinfo) December 29, 2023
Extrait
« Avec la fin des années 1980 émerge dans nos sociétés occidentales l’idée de performance — comme le montre bien le sociologue Alain Ehrenberg — à la faveur de la montée de l’individualisme consumériste d’une part, d’autre part de l’effondrement des grands récits collectifs et mobilisateurs : la Nation, l’Église, le Communisme. L’idée qu’il puisse exister des causes qui nous dépassent disparaît. Dans ce contexte, le sport apparaît comme un lieu alternatif de transcendance et de dépassement de soi. Les politiques s’en sont saisis, en témoigne l’emballement actuel autour des Jeux olympiques qui se profilent. L’hystérie politique autour du sport est révélatrice de notre époque. »