8500 opérations de secours : le bilan 2024 de la plaisance et des loisirs nautiques

Depuis 2017, le Système national d’observation de la sécurité des activités nautiques (SNOSAN) collecte, analyse et cartographie les données des CROSS, de la SNSM et de la Sécurité civile pour expertiser l’accidentalité de la plaisance, des loisirs nautiques et des activités sportives en eaux françaises. Depuis 2020, son rapport intègre les données des admissions aux urgences de l’enquête Noyades de Santé publique France.

8500 opérations de sauvetage en 2024.

En 2024, les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) ont déclenché 6285 opérations de sauvetage en plaisance, et 2235 en loisirs nautiques. Ces résultats sont stables par rapport à l’année 2023.

Le n° d’appel unique 196 s’impose progressivement en métropole parmi les moyens d’alertes, téléphone et VHS étant le plus utilisés, avec une baisse régulière des fausses alertes.

En métropole, 85% des interventions de secours sont assurées par des moyens nautiques (Société nationale de sauvetage en mer, Services départementaux d’incendie et de secours, gendarmerie), alors que les moyens aériens sont engagés dans 25% des secours en outremer.

Plaisance. 6285 opérations de secours, dont la moitié pour la plaisance à voile (+5% sur un an) et env. 1/3 pour les secours aux personnes. Les principaux faits générateurs d’interventions (avarie, démâtage, voie d’eau) témoignent des manques d’entretien de matériel.

En plaisance à voile, on dénombre 175 blessés (141 en métropole, 24 en outre-mer), 12 décès (9/3) et 7 disparus (3/4), dont 6 par chute à la mer.

Loisirs nautiques. Ils représentent 2235 opérations de sauvetage des CROSS (+ 2% sur un an) :

  • plongée : 358 interventions (+ 4% en un an) dans les 3 activités : plongée bouteille (70% des interventions, 11 décès), chasse sous-marine (11 décès) et apnée (7 décès) ;
  • baignade : 350 interventions de secours en mer ;
  • kite surf : 327 secours (1 décès par chute au sol) auxquels il faut ajouter un nombre élevé (70) de fausses alertes ;
  • stand up paddle : 204 interventions (5 blessés), dont plus de la moitié en méditerranée, principalement en juillet et août ;
  • kayak de mer : 196 secours avec 325 personnes impliquées (9 blessés et 2 décès en métropole ; 2 blessés, 4 décès et 1 disparu en outre-mer) ;
  • véhicules à moteur-jet ski : 183 interventions (1 décès par collision) à 50% pour des avaries ;
  • voile légère : 178 secours (11 blessés), quasi exclusivement lors de pratiques non encadrées ;
  • planche à voile et wingfoil : 164 secours (-5% sur un an) avec 2 décès, et des interventions qui s’échelonnent tout au long de l’année (pas de saisonnalité).

L’accidentologie en surf ne fait pas l’objet de statistiques nationales, car les CROSS sont rarement saisis puisque la pratique s’exerce dans la bande des 300 m. Toutefois, le rapport 2024 du SNOSAN fait état de 363 dossiers d’accidents par le seul SAMU 64 (2/3 d’hommes, majoritairement entre 10 et 49 ans), avec des traumatismes, blessures et plaies, pour moitié à la tête et au cou (cervicales, ORL, yeux) et 25% des épaules.

À ces pratiques sportives et de loisirs, il convient d’ajouter près de 260 interventions pour secourir des personnes isolées par la marée (10 décès).

Noyades suivies de décès.

Le SNOSAN assure également une veille pour l’ensemble du territoire maritime et continental à partir des données des CROSS, des bulletins du centre ministériel de veille opérationnelle et d’alerte (CMVOA) et de la veille épidémiologique estivale de Santé publique France.

En 2024, outre les 68 décès en piscine (dont 3 en piscine publique), il dénombre 652 noyades suivies de décès en 2024, dont 370 (dont 49 mineurs) dans les eaux intérieures et 282 (dont 7 mineurs) en mer (littoral et outre-mer) incluant les 66 victimes liées aux flux migratoire. Près de 55% des décès interviennent dans la période estivale.

Indispensable mais perfectible.

Fruit d’une collaboration interministérielle (mer, sports, intérieur) avec l’École nationale de voile et des sports nautiques (ENVSN) et la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), le bilan annuel du SNOSAN constitue un outil précieux pour l’élaboration des actions de prévention et d’organisation des secours liés aux pratiques des activités aquatiques et nautiques. Il reste toutefois limité par son périmètre d’études, qui ne prend pas en compte les activités nautiques en eaux intérieures. En outre, un alignement méthodologique de l’enquête noyade, sous l’égide de Santé publique France, avec celui du SNOSAN conforterait la qualité de données recueillies.

P.-P. Bureau pour Décideurs du sport

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