Rentrée scolaire : quoi de neuf pour l’EPS et le sport ?

La circulaire de rentrée est à l’Éducation nationale ce que le nouvel an est pour tout un chacun : l’occasion d’affirmer ses bonnes résolutions et ses ambitions pour la nouvelle année. Pour 2025-2026, c’est chose faite avec sa publication le 3 juillet dernier.

Un texte politique à vocation générale.

Dans une organisation déjà fortement administrée et régulée par de nombreux textes officiels (socle commun, programmes scolaires, référentiels d’épreuves d’examen), la circulaire de rentrée signée, selon les années, du directeur général du ministère ou du ministre, s’adresse à tous les membres de l’Éducation nationale, des recteurs aux accompagnants d’élèves en situation de handicap, en passant par les enseignants, les agents administratifs, les personnels sociaux et de santé… Qu’elle soit plutôt technique ou au contraire politique, elle met en exergue certaines orientations de la politique éducative au regard du contexte ou des échéances à venir.

Signée de la ministre É. Borne, la circulaire 2025-2026 a été publiée le 3 juillet. Après le rappel de réussites et difficultés (issus d’évaluations nationales), il s’agit de présenter l’avancée de certaines réformes (en 2025-26, vous aurez les groupes au collège, l’épreuve anticipée de maths au bac, le programme d’orientation, etc.) ou de rappeler quelques opportunités temporelles (le 120e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État, l’entrée au Panthéon de R.Badinter et M.Bloch ou encore les 400 ans de la marine nationale).

Concernant la place de l’EPS ou du sport, vous ne trouverez rien dans la partie 1 consacrée à la consolidation des savoirs fondamentaux, alors même que la loi de 2022 avait désigné comme « savoirs sportifs fondamentaux, l’ensemble des connaissances, compétences et aptitudes susceptibles de permettre la pratique d’une activité physique ou sportive de manière autonome et en toute sécurité, notamment le savoir-nager et le savoir-rouler-à-vélo ». Ne serait-ce pas à l’École de garantir leur acquisition par tous ?

Seules, les annonces de la publication à l’automne d’un nouveau socle commun qui devrait renforcer « le développement des compétences psychosociales qui contribuent au bien être et à la réussite » ou l’obligation dès la 5e « de 4 demi-journées dédiées par an à des visites d’entreprises (…) rencontres avec des professionnels et des rôles modèles », ou encore les modifications du recrutement des enseignants (professeurs des écoles et du second degré) en 3e année de licence dès 2026, avec les mesures transitoires (maintien du concours en master en 2026 et 2027) pourraient intéresser les plus curieux.

Concernant l’EPS et le sport, vous pouvez ensuite passer la partie 2 consacrée à « l’engagement, la justice et la responsabilité », bien que le chapitre consacré aux mesures « d’encouragement des filles dans les parcours scientifiques » pourrait sans doute inspirer la stratégie de féminisation des métiers du sport.

Une école qui protège et qui rassemble

. C’est sous ce titre que la 3e partie consacre un premier chapitre intitulé « offrir un cadre propice à l’épanouissement de chaque élève/tous les élèves ». Avec d’abord le rappel des trois axes du programme École promotrice de la santé : détection des troubles et signaux faibles, prévention des situations à risque, promotion des comportements favorables à la santé physique. Ensuite, l’obligation d’inscrire les n° d’appels (119, 3114, 3018) dans les cahiers de correspondance. Enfin, l’annonce que chaque circonscription, collège et lycée devra se doter d’un protocole santé mentale opérationnel, avec 2 adultes référents.

Vient ensuite un chapitre intitulé « favoriser la pratique sportive et physique de tous les élèves ». Une attention dont ne bénéficient pas les éducations artistique et culturelle ou au développement durable. Après une évocation des Jeux de Paris « occasion de mettre le sport et l’activité physique au cœur des enjeux de notre société » et de leur héritage « un accent particulier sur la promotion de l’activité physique et la place du sport dans une société inclusive, notamment pour les jeunes générations », la circulaire rappelle l’obligation d’enseignement de l’EPS dès l’école maternelle, et la poursuite des 30 minutes d’activité physique quotidienne dans le premier degré.

Elle affirme également « le développement du sport scolaire, le soutien aux sections sportives scolaires et le renforcement des liens avec les clubs sportifs de proximité » sans aucune précision sur les modalités, les ambitions ou les moyens à y consacrer.

Ensuite, elle précise que « les professeurs d’EPS de collège, en particulier de 6e, pourront s’appuyer, à partir de la rentrée 2025, sur des tests d’aptitudes physiques permettant de positionner les performances de leurs élèves par rapport à la moyenne de leur groupe d’âge ». Un conditionnel qui confirmerait l’abandon d’une généralisation affirmée et plusieurs fois différée ?

Enfin, un label et d’un programme Génération 2030 sont annoncés et devraient comme Génération 2024 « permettre aux écoles et établissements engagés de renforcer les pratiques physiques et sportives des élèves ».

Pour être complet, précisons que le dernier chapitre est consacré à la sécurisation des établissements (contrôles des sacs), aux plans Brisons le silence (recueil de la parole des élèves, questionnaires individuels lors des voyages scolaires) et à la Lutte contre le harcèlement sans spécificité particulière au regard des risques propres à l’EPS.

Ce dont la circulaire ne parle pas.

Malgré son caractère très énumératif, la circulaire n’évoque pas l’évolution de certains dispositifs (comme les 2 heures de sport en plus au collège ou l’obligation d’ouverture des équipements sportifs scolaires aux clubs). Elle ne fixe pas d’objectifs intermédiaires pour atteindre l’ambition annoncée de 25.000 élèves dans les sections sportives scolaires ou sport-étude en 2027.

Elle n’apporte pas non plus de précisions sur les enjeux et modalités de consultation des futurs nouveaux programmes d’EPS, à la maternelle, aux cycles 2, 3 et 4 dont les projets viennent pourtant d’être adoptés.

Enfin, elle n’ouvre pas de perspective sur ce que l’école pourrait craindre ou espérer des grands débats contemporains, comme celui confié à la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, placée sous l’égide du Césé, qui devrait rendre ses préconisations à l’automne.

P.-P. Bureau pour Décideurs du sport

La circulaire de rentrée 2025

https://www.education.gouv.fr/bo/2025/Hebdo27/MENE2518841C

partager
Twitter
LinkedIn
Facebook
Email
Imprimer
Cet article vous a-t-il été utile ?

à lire aussi

A quel point cet article vous a-t-il été utile ?

Cet artcile ne vous a pas été utile?

Newsletter Gratuite

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toute l'actualité des décideurs du sport.

Nous apprécions vos commentaires utiles !

N'oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux.