Le futur CNOSF : le syndicat des fédérations ou le représentant du mouvement sportif ? par Patrick Bayeux

À l’heure où le paysage institutionnel du sport français entame sa transition du fait notamment d’une baisse historique du financement public et doit donc se ré inventer, une question en passant … : quel rôle doit jouer le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) dans les années à venir ?

Doit-il se positionner comme le syndicat des fédérations sportives, défendant leurs intérêts face aux pouvoirs publics et aux autres acteurs du système sportif ? Ou doit-il assumer pleinement son rôle de représentant du mouvement sportif dans toute sa diversité et sa complexité ?

En effet selon le code du sport, Article L141-1 «  Les associations sportives et les sociétés sportives qu’elles ont constituées, les fédérations sportives et leurs licenciés sont représentés par le Comité national olympique et sportif français. » Retenons une missions limitées aux clubs et aux licenciés, le syndicat des fédérations sportives pour simplifier. En sachant qu’un nombre significatif de clubs sportifs préfèrent ne pas licenciés leurs adhérents non compétiteurs.

Mais selon ses statuts « le CNOSF est tout à la fois comité national olympique et association faîtière du sport français. «  en sa qualité de représentant du mouvement sportif français, ses statuts indiquent que le CNOSF est chargé de promouvoir l’unité du mouvement sportif dont les composantes sont les fédérations sportives, les associations et société sportive qui leur sont affiliés ainsi que les licenciés et autres pratiquants de représenter le mouvement sportif, notamment dans les instances dont l’objet est de contribuer directement ou indirectement au développement du sport ou à la mise en œuvre des fonctions sociales et socio sociale qui lui sont reconnues… » le CNOSF, selon ses statuts a bien une mission qui va largement au-delà de la représentation des fédérations sportives.

Deux visions stratégiques en tension ?

Le CNOSF peut adopter une posture de défenseur des fédérations : protéger leurs financements, leur autonomie, leur place dans la gouvernance. C’est une mission attendue par nombre de dirigeants fédéraux, notamment depuis l’installation de l’Agence nationale du sport (ANS) et la territorialisation de la gouverannce. Dans cette logique, le CNOSF agit comme un corps intermédiaire, un lobby structuré, soucieux d’assurer la survie, l’équilibre et la reconnaissance de ses fédérations. En passant, quels roles peuvent jouer les CROS et les CDOS sur ce sujet ?

Mais le CNOSF peut aussi s’affirmer comme le porte-voix du mouvement sportif, entendu comme l’ensemble des structures, des pratiquants, des bénévoles, des éducateurs, au-delà même du cercle fédéral. Cette approche engage le CNOSF dans un rôle de projet, de vision, de construction d’un sport au service de la société, sur des enjeux comme la santé, l’éducation, l’inclusion, la transition écologique ou la citoyenneté, des enjeux aujourd’hui plutôt porté par le ministère des sports.

Vers un désengagement de l’État : quel rôle pour le CNOSF ?

La baisse annoncée du financement public du sport, déjà amorcée dans les arbitrages budgétaires 2024-2025, menace d’entraîner un recentrage du ministère des Sports sur ses seules missions régaliennes : intégrité, sécurité, diplomatie sportive, et conformité olympique. Cette baisse des financements u sport pourrait signer la fin de la capacité de l’Etat à porter politique publique ambitieuse à l’échelle nationale. Dans ce contexte, le CNOSF pourrait-il jouer un rôle déterminant en reprenant l’initiative stratégique.

En tout cas la question mérite d’être posée dans la campagne. Des #EGS2025 états généraux du sport s’imposent.

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