Délégations de gestion des services publics locaux : les conclusions et recommandations de la cour des comptes

La Cour et les chambres régionales des comptes ont examiné les conditions du recours des collectivités et de leurs groupements à l’un des modes de gestion possibles : une concession, plus fréquemment désignée sous le terme de délégation, à une entreprise privée sélectionnée à l’issue d’une procédure de mise en concurrence. À cette fin, elles ont examiné les constats de 117 rapports récents de chambres régionales des comptes (dont des piscines et de patinoires) traitant de délégations de gestion de services publics et mené une enquête nationale auprès des administrations de l’État et des associations de collectivités.

Faire ressortir des risques, des situations à éviter, ainsi que des bonnes pratiques

Compte tenu du caractère sélectif des contrôles effectués par les chambres régionales des comptes, leurs rapports ne fournissent pas une image représentative au plan statistique des aspects positifs et négatifs de la négociation et de l’exécution des contrats de délégation de service public. Ils permettent en revanche de faire ressortir des risques, des situations à éviter, ainsi que des bonnes pratiques dont un nombre accru de collectivités et de groupements pourraient s’inspirer.

Conclusion et recommandation

  1. Recenser et publier des données de synthèse sur les concessions de service public dans le cadre de l’observatoire économique de la commande publique (ministère chargé de l’économie)
  2. Dans la partie réglementaire du code général des collectivités territoriales, préciser le contenu du
    rapport à présenter à l’assemblée délibérante en application de l’article  L 1411-4 de ce même code au titre d’une première délégation de gestion, du renouvellement d’une délégation existante ou d’une reprise en régie d’un service public ; prévoir à cet effet une analyse comparative des différents  modes de gestion envisageables (ministères chargés de l’économie et des collectivités territoriales)
  3. Prévoir dans le code de la commande publique que les offres des entreprises candidates et les
    contrats de délégation de service public doivent comprendre, pour toute leur durée d’exécution, un
    compte d’exploitation prévisionnel et la liste détaillée des investissements programmés, ainsi que les définitions  et hypothèses retenues pour estimer les flux financiers correspondants˝; prévoir aussi que ces documents sont mis à jour à chaque avenant (ministère chargé de l’économie)
  4. Modifier l’article L 3131-2 du code de la commande publique, afin de permettre aux autorités concédantes  d’obtenir à première demande l’ensemble des données et des bases  de données collectées ou produites à  l’occasion de l’exploitation du service   public faisant l’objet du contrat de délégation, quelle que soit la date de  la consultation ou de la publication de l’avis de concession (ministère chargé de l™économie)
  5. Porter de six à dix-huit mois avant l’échéance du contrat de délégation le  délai minimal ˚xé par l’article L 2224-11-4 du code général des collectivités  territoriales pour la transmission par l’entreprise délégataire à la collectivité délégante du fichier des abonnés, des caractéristiques des compteurs et des plans des réseaux d’eau et d’assainissement (ministères chargés de l’économie et des collectivités territoriales)

Récapitulatif de leviers d’action pour les collectivités territoriales et leurs groupements

1. Prévoir systématiquement dans  les contrats de délégation de service  public des clauses garantissant aux  entités locales délégantes un retour  financier lorsque le résultat dépasse
significativement les prévisions  initiales ou actualisées

2. Définir systématiquement dans  les contrats de délégation de service  public des pénalités proportionnées  à l’absence de réalisation par  l’entreprise délégataire des objectifs
fixés par le contrat et les appliquer de   même systématiquement

3.  Dans le cadre du contrat initial  et d’avenants à celui-ci, négocier  étroitement le niveau de la rentabilité   de la délégation de gestion, y  compris après déduction des frais  de siège et des achats de biens et de  services facturés par des sociétés de  l’entreprise délégataire au-delà des prix  observables sur les marchés concernés

4. Dans le cadre du contrat de  délégation de service public ou  d’avenants ultérieurs, définir  exhaustivement les données et  les bases de données collectées  ou produites à l’occasion de  l’exploitation du service public  visées par l’article L 3131-2 du code  de la commande publique qui sont  communiquées à l’autorité délégante

5. Dans le cadre du contrat de  délégation de service public et de  ses avenants ultérieurs, identifier  précisément les biens de retour,  de reprise et propres à l’entreprise  délégataire, immatériels comme  matériels, prévoir les modalités d’un  suivi détaillé de l’inventaire de ces  trois catégories de biens et assurer ce  suivi tout au long de la vie du contrat

6 .  Prévoir dès le contrat initial les  conséquences d’une résiliation  anticipée de la délégation de service  public pour l’entreprise délégataire et  l’autorité délégante

7.  Conclure avec l’entreprise  délégante, une ou deux années à  l’avance, un protocole d’accord visant  à sécuriser le bon fonctionnement  du service public jusqu’au terme
de la délégation et la transmission  des informations nécessaires à la  continuité du service



partager
Twitter
LinkedIn
Facebook
Email
Imprimer
Cet article vous a-t-il été utile ?

à lire aussi

A quel point cet article vous a-t-il été utile ?

Cet artcile ne vous a pas été utile?

Newsletter Gratuite

Abonnez-vous à notre newsletter et recevez toute l'actualité des décideurs du sport.

Nous apprécions vos commentaires utiles !

N'oubliez pas de nous suivre sur nos réseaux sociaux.